Quand ça sent le roussi

Publié le par memoire-et-societe

   Lors de la dernière élection présidentielle française,je soutenais personnellement que le P.S était mal préparé au pouvoir. Dix mois plus tard, on peut constater que, de façon générale, l' appréciation n' était pas infondée. En effet, gouverner suppose des conditions préalables: par exemple maitriser des dossiers tenus à jour (dans l' opposition on n' est pas forcément informé de tout) et possèder un réseau étoffé de relations internationales indispensable dans le monde actuel (ce qui n' était pas le cas de François Hollande.)

    Handicaps accrus par la composition d'une équipe inexpérimentée et peu homogène : éducation, logement, agriculture, consommation, culture, voire finances, donnent une impression d' improvisation et d' illisibilité. Quant à la politique étrangère, elle est pour le moins étrange : on a besoin de M.Fabius pour renégocier le traité franco- allemand, comme annoncé ? il est en Israël. Au Mali(1), on semble mettre ses pas, sans grand souci de la communauté internationale, dans ceux de Sarkozy visant à exhiber les qualités technico-commerciales de l' armée française et de ses matériels dernier cri, face à un adversaire employant l'évitement et lui substituant le raid-éclair ou l' attentat comme à Gao, théoriquement vide de  salafistes. Il reste cependant interdit de parler d' ensablement, d' isolement et de relent colonial...

    C' est surtout au plan économique et social que les choses se gâtent.Promesses impossibles à tenir, et donc non tenues, crise de l' euro sous-évaluée, chômage impitoyablement croissant, surfiscalité freinant l' investissement et la consommation,dettes vertigineuses, mécontentements multiples ( fonctionnaires, salariés de l' industrie, producteurs agricoles, retraités) selon les sondages, le bilan relève aussi de deux facteurs dignes de dénonciation :

   - l' inadaptation d' un système institutionnel ni vraiment présidentiel ni réellement parlementaire, alourdi par le "millefeuilles" administratif et une double commande  franco-européenne mal définie.

  - l' alliance tacite d' un certain nombres d' opérateurs économiques et politiques pour entraver une gouvernance se référant au socialisme. Cette hostilité prévisible des milieux financiers, du grand patronat, de la Commission Européenne et de l' Allemagne de Mme Merkel n' est pas sans résultat, ajoutée à la méfiance d' organismes tels que l' O.C.D.E ou le F.M.I. Elle engendre la tièdeur des investisseurs.
   Pendant ce temps, la sociologie du P.S, qui aurait tant besoin du renfort de classes populaires portées vers l' abstention, privilègie le "sociétal". Le mariage pour tous, précieux aux militants,  enfume la réalité de la désindustrialisation, de la fuite des cerveaux, de la désespérance des P.M.E, bref de l' émergence d' un paupérisme français. Le P.S , n'élude pas : il n' est pas à la hauteur, simplement.

   A quand les élections anticipées?

Publié dans politique

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