TRUMP AU PAYS DES LUMIERES

Publié le par Jean-Pierre Biondi

Les observateurs se posent la question : l' élection de Donald Trump à la tête des Etats-Unis d' Amérique aura-t-elle une incidence, directe ou indirecte, sur l' élection présidentielle française d' avril prochain?

Si c'était bien le cas, ce serait actuellement plutôt un effet repoussoir. Pas un responsable politique hexagonal, sinon Marine Le Pen, ne s' est félicité de la victoire du milliardaire new yorkais. Dans un monde en mutation généralisée, le choix du nationalisme, de l' isolationnisme et de la discrimination se situe, de l' avis majoritaire, à contre-courant historique. Il parait paradoxal que la première puissance planétaire se barricade derrière des barrières douanières, des murs racistes et des comportements sexistes au moment où sa rivale, la Chine, affirme habilement son ouverture, comme l' a fait, il y a peu à Davos, le Premier ministre de Pékin.

L' axe néo-conservateur et ultralibéral anglo-saxon que, à la grande satisfaction de Wall street et de la City, sont en train de relancer Trump et Theresa May, produit du Brexit, ressuscitant ainsi l' alliance Reagan-Thatcher, est une régression qui, inéluctablement, va rapprocher l' Union Européenne , menacée, des Pays émergents. Ce nouveau clivage, où Poutine  promet de s' ébattre librement, n' est pas un pas vers la Paix.

Dans ce schéma, où placer l' opinion française? La voie d' un "libéralisme protectionniste" spéculateur ne peut séduire que certains milieux d' affaires et cercles boursiers. Si Trump obtient des résultats rapides en matière de redynamisation économique, son exemple servira aussitôt de référence à une Droite que les problèmes actuels de chômage et d' endettement poussent à l' offensive.
Pour autant, le peuple de France ne donne guère l' impression de vouloir se rallier à des options si opposées aux valeurs humanistes qui inspirent depuis plus de deux siècles sa philosophie. Le populisme finit toujours par se révéler le poumon de la ploutocratie, l' adoubement des riches par les pauvres, ou, selon le vocabulaire marxiste, l' aliénation du Travail au Capital. Voyez, pour illustration de cela, la composition du nouveau gouvernement de Washington. Peu de risque, dès lors, de voir Trump devenir la coqueluche du pays des Lumières.

Publié dans société

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