Le roman du mécontentement français (2)

Publié le par memoire-et-societe

2 - Le Front National.

Les Français, donc, sont mécontents et inquiets. Nombreux sont ceux qui usent, pour le faire savoir, de deux moyens parfaitement légaux : l' abstention ( 60% du corps électoral lors des dernières consultations ) et le vote "Front National".

- Mais le Front National n' est pas républicain !

- Il fallait le dire quand Mitterrand lui a fourni l' impulsion destinée à diviser la droite,et que tous les stratèges du P.S ont accepté sa légitimation parce qu' il y avait à ce moment besoin d' un Le Pen.

- Aujourd'hui, le danger est plus grand !

- Expliquez ça dans les banlieues où l' on rencontre rarement, il est vrai, les détenteurs de comptes aux Bahamas qui poussent depuis quelque temps des cris d' orfraie devant le péril "populiste ", ou dans l' ex fief de la gauche du Nord-Pas de Calais où le Front a réalisé son meilleur score régional, etc. D' ailleurs, de quel Front National parle-t-on ? de celui de 2014 ou de celui qui, en 2002 déjà, a battu Jospin ? On ne saurait soutenir sans doute que le fond idéologique a changé, mais force est de constater que la vieille secte fascisante, faite d' antisémites de choc passés chez les islamistes, ennemis mortels du Front, d' ouailles de Mgr Lefèvre, de cagoulards nostalgiques, de pétainistes, collabos et colonialistes inconsolables, ne conduisent plus la manoeuvre. Que les militants ont bigrement rajeuni et que le discours a été revu, sinon corrigé. Que Philippot n' emploie pas le même langage que Gollnisch.

- Ne fait-on pas , disant cela, le lit de ces gens ? vous, par exemple, dont le père a été déporté de la Résistance à Mauthausen ?

- On peut dire aussi que ceux qui préparent la couche de l' extrême droite sont ceux qui ne veulent rien voir et se réfugient dans le déni quand les choses ne vont pas selon leurs voeux.
- Alors quoi, collaborer ?

- Ce genre d' allusion est, je le crains, sans effet sur la troisième génération de chômeurs français. Tenter d' analyser une situation concrète ne mérite ni sarcasme ni invective. Prenons ainsi les récentes élections européennes : le chiffre croissant, consultation après consultation, des abstentions traduit-il un signe de désintérêt général pour la vie publique ou bien un acte de protestation à l' égard d' un régime politique et économique dont une forte proportion du peuple ne veut plus ? A ce stade, le vote F.N parait un produit plus qu' un facteur. La vogue n' est plus aux barricades. Elle tendrait plutôt vers une pacifique déconstruction du Système institué par les partis dits de gouvernement et le cortège de ses pitres ou truands, totalisant aux dernières nouvelles 45% de 40% des voix. Là semble la priorité. Que certains aient choisi l' "offre " bleu marine ne surprend pas. A force de désespérer tous les Billancourt en jonglant avec les retraites-chapeaux et les abus de biens sociaux devant d' innombrables smicards ou victimes de plans sociaux injustifiés, on finit, dit-on, par récolter ce qu' on a semé : l' écoeurement et, ce que nos mauvais bergers craignent le plus sachant le F.N incapable d' atteindre 50% des suffrages plus1, la désertion des urnes qui annihilerait leur représentativité et mettrait leur faillite en évidence. En fait, mènerait à leur mort par suffocation.

( à suivre. Prochain article : 3. L' abstentionnisme )

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