"French bashing"
Le "french bashing " (littéralement:la"râclée française" )a la faveur en Angleterre. Economie ou rugby, moeurs ou fait-divers, tout passe à la moulinette de la presse et de
l'opinion publique locales dès qu'il s'agit de Français. Ce qui ne contredit pas l'empressement des citoyens d'outre-manche à franchir le Channel et à se répandrer de la Normandie à l' Aquitaine
et au Languedoc pour en partager le style de vie et y acheter des demeures.
Evacuons les contentieux historiques et le rappel des multiples griefs qu' Anglicans et Papistes, Rosbifs et Grenouilles s'envoient à la figure depuis les Plantagenêt: ces
querelles chauvines sont en l'occurrence devenues anecdotiques. Ce qui est en cause est l'obstination du Royaume Uni à saper la coopération franco-allemande et la construction politique de l'
Europe.
Le "french bashing " n' a en effet cessé de s'intensifier depuis qu' en 1962 de Gaulle et Adenauer ou, après eux, Pompidou et Kiesinger, Giscard et Schmidt, Mitterrand et Kohl, Chirac et Schroeder, Sarkozy, Hollande et Merkel affichent un désir commun de donner au Continent une chance d' exister dans un monde en pleine recomposition.C'est vrai, nous ne sommes plus dans les années trente où les présidents du Conseil français ne décidaient rien sans avoir consulté Londres. Les yeux de Paris sont aujourd'hui plus vite tournés vers Berlin et Washington.
Ce déclassement accompagne logiquement la fin d'un Empire, et le parallèle avec notre propre recul d' influence s'impose. L' actuelle crispation francophobe, exprimée par le " french bashing ", n' y change rien. Au contraire. L' Angleterre, qui fait géographiquement partie de l' Europe, a tort de s'en éloigner politiquement, car les U.S.A, dont elle ne quitte pas le sillage, portent prioritairement leurs regards sur l' Asie où se joue la partie.Il serait donc préférable pour tous que, sans renier son identité, elle prenne une plus équitable mesure des réalités.
Prochainement:
Le nouveau DSK est arrivé.
La France saharianisée.